Berlin, 17 mai 2024 Berlin / Lausitz
Cher Christian,
Chers collègues,
Je vous remercie de m’avoir invité dans la région de Lausitz.
J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer à Bruxelles, en février, une délégation de la Lausitzrunde. Et je leur ai dit là-bas que je souhaiterais venir ici, sur le terrain, pour poursuivre les discussions.
Je vous remercie donc vivement de cette invitation et de m’avoir donné l’occasion de pouvoir continuer à échanger avec vous sur votre engagement à devenir un centre de l’économie verte et circulaire. Et de discuter sur la manière dont l’Europe peut vous aider au mieux sur ce chemin.
Pour que nous travaillons ensemble à la mise en œuvre concrète de nos objectifs. Grâce à vos efforts, votre dynamisme et votre ingéniosité sur le terrain.
Et pour que vous puissiez devenir une région européenne leader dans la production d’énergie verte mais aussi, et c’est tout aussi important, dans la production des technologies net-zéro !
[Préserver notre compétitivité et renforcer notre sécurité économique]
Nous connaissons tous le contexte mondial. Pandémie, changement climatique, migration, guerre, instabilité géopolitique, coût de la vie: ce ne sont là que quelques-uns des défis auxquels nous sommes confrontés.
C’est dans ce contexte que j’ai défendu, avec d’autres au niveau européen, dont notamment Christian Ehler, la compétitivité de l’industrie européenne et, en fin de compte, le modèle social et économique qui est à la base de notre Union.
Cela impliquait de prendre notre destin en main pour pouvoir exporter nos produits et non nos emplois.
C’est la raison pour laquelle nous avons conçu, en amont, la législation sur les matières premières critiques, afin de garantir un accès sûr et abondant aux matières premières pour notre transition verte et numérique, mais aussi pour notre industrie spatiale et de la défense; et en aval, le règlement sur les semi-conducteurs — déjà en plein essor — et le règlement pour une industrie «zéro net», afin d’aider l’Europe à renforcer sa primauté industrielle dans le domaine des technologies numériques et propres.
Ensemble, ces trois législations contribueront à accroître les capacités de production de l’Europe, comme aucun autre instrument de l’UE ne l’a fait auparavant: par un choc de simplification, tel que des délais d’autorisation courts, un guichet unique et des bacs à sable réglementaires; ou en facilitant l’accès au financement pour les projets stratégiques.
Sans parler de nos travaux visant à libérer le potentiel des données industrielles en Europe, à construire une puissance industrielle et innovante autour de l’IA et à faire en sorte que notre industrie puisse tirer parti de notre excellence dans le cloud et le quantique et de la puissance de nos supercalculateurs.
Et plus récemment, la stratégie et le programme industriels de défense européens nous aideront à renforcer notre base industrielle et à parvenir à une préparation industrielle dans le domaine de la défense.
[Une «Europe géopolitique» qui s’appuie sur un travail de terrain]
Mais je suis un ancien PDG, comme certains d’entre vous ici. Et je sais que, s’il est essentiel de fixer des objectifs et des critères de référence, tout dépend en fin de compte de la mise en œuvre.
Et la mise en œuvre n’a pas lieu à Bruxelles, Strasbourg ou Berlin. La mise en œuvre a lieu sur l’ensemble du territoire de l’UE, au niveau local.
C’est dans nos territoires que nous verrons de nouvelles installations d’extraction et de recyclage des matières premières, et dans nos territoires, que nous développerons de nouvelles usines de puces électroniques, de technologies propres ou de matériel de défense. C’est dans nos territoires que vivent les hommes et les femmes qui bénéficieront de nouveaux emplois et de nouvelles compétences.
Vous avez déjà contribué de manière significative à la réalisation de ces objectifs, grâce à des projets tels qu’une grande installation de stockage de batteries et une centrale électrique innovante de stockage d’hydrogène. Ou avec votre nouveau site de production de matériaux d’électrodes de batteries.
Mais je veux aller plus loin, et c’est pourquoi, dans tous les instruments que nous avons déployés, nous avons toujours accordé une importance particulière à la dimension locale et à la participation.
C’est le cas, par exemple, des parcours de transition que nous avons conçus pour nos écosystèmes industriels, en collaboration avec les parties prenantes et les autorités locales.
Et notre attention à la dimension locale est bien entendu encore plus forte dans les régions, telles que la Lausitz, qui dépendaient historiquement fortement du lignite et des combustibles fossiles pour leurs activités économiques.
Vous avez été fortement touché par l’abandon progressif du charbon. Je comprends que plus de 150,000 personnes ont perdu leur emploi dans ce domaine depuis 1990.
C’est pourquoi nous avons mis en place un Fonds pour une transition juste. Et Lausitz bénéficiera de plus de 200 millions d’euros pour soutenir les PME touchées par la suppression progressive du lignite afin de renforcer le développement local.
[L’importance des vallées d’accélération «zéro net» pour le succès du NZIA]
La dimension locale est également essentielle à la mise en œuvre du règlement pour une industrie «net-zéro» et notamment en ce qui concerne les vallées d’accélération «net-zéro», sujet au cœur de la conférence d’aujourd’hui.
Comme vous le savez, en avril, le Parlement a donné son feu vert définitif au texte du NZIA. Et permettez-moi de prendre un moment pour remercier notre excellent rapporteur, M. Ehler, pour son rôle remarquable pour faire atterrir ce texte à une vitesse aussi rapide.
Le Conseil validera également bientôt le texte [dans le courant du mois], et nous serons bientôt prêts à le mettre en œuvre.
Dans ce contexte, le concept de vallées d’accélération «net-zéro» est un engagement en faveur de l’industrie européenne, de la croissance économique, de l’innovation et de la création d’emplois, tout autant qu’il est un engagement à atteindre la neutralité carbone.
Toutefois, la création de ces vallées exige un leadership audacieux et une action collective. Et je sais que je peux compter sur tous ces éléments ici à Lausitz.
Pour que vous ne puissiez pas seulement devenir le plus grand producteur d’électricité verte. Mais aussi une région leader sur les technologies nécessaires à la production d’énergie décarbonée.
Concrètement, les régions aspirant à devenir des vallées d’accélération doivent élaborer un plan exposant les mesures visant à attirer les acteurs industriels. Il s’agit notamment de mettre en place des guichets uniques pour les investisseurs potentiels.
Par ailleurs, nous avons veillé à ce que les investissements publics dans ces vallées puissent bénéficier des taux de cofinancement maximaux au titre des Fonds structurels de l’UE.
Et vous pourrez préparer une évaluation environnementale globale pour l’ensemble de la vallée, au lieu d’une évaluation environnementale individuelle pour chaque projet. Ce qui fera gagner du temps et facilitera le soutien de la population.
En outre, la Commission déploie également un soutien par l’intermédiaire de l’ instrument d’appui technique. Un nouvel appel à propositions vient d’être lancé et peut être utilisé pour soutenir la mise en œuvre du NZIA. Je vous invite à utiliser cet outil en envoyant vos demandes de projet!
[Conclusion]
Mesdames et Messieurs, je tiens à vous remercier une nouvelle fois de m’avoir invité et à vous rassurer que ce n’est que le début de notre collaboration.
Grâce à celle-ci et à votre action collective, nous pouvons accélérer la transition vers un avenir durable et créer ensemble une Europe plus forte et plus résiliente.
Merci.
Source: EU Commission