Brest, 13/01/2022
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Merci, Madame la Ministre. On partage cette conférence de presse. Et c’est une bonne occasion encore pour te remercier chaleureusement à toi et à la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, pour votre accueil et pour l’organisation de cette première conférence informelle. Je suis ravi d’être à Brest et de voir l’évolution de cette ville, qui est une ville tellement liée à l’histoire militaire et navale de la France.
Permettez-moi de continuer en anglais, brièvement, pour souligner les principaux points de la discussion d’aujourd’hui.
First of all, about Ukraine. Ukraine is very high on the agenda today. I debriefed the colleagues [Defence] Ministers about my visit to Ukraine last week. It was the first visit of a High Representative to the line of contact in Donbass, since the conflict started in 2014. It was a way to express the support of the European Union to the sovereignty and territorial integrity of Ukraine.
Now, the dialogue with Russia has started. This is a must. Our position remains the same: that any further aggression against Ukraine will have massive consequences and severe costs for Russia. But it is more than Ukraine. Now we are engaged in discussing the European security architecture and on that, the European Union will express its concerns and its proposals. There is a need to discuss mechanisms of consultation, incidents prevention, hotlines for emergency contacts, and other measures that may help to de-escalate tensions. We are keen to support and contribute to the discussions and negotiations on security on the continent.
In spite of what has been said in the last days, we have been in constant contact with the United States. There are more than 100 contacts between the Europeans and the United States, at all levels. From the President of the United States himself, I myself am in constant touch with Secretary of State [Antony] Blinken and our Political [and Security] Committee in Brussels on Tuesday was debriefed by the “Number Two” of the Secretary of State, [Deputy Secretary of State, Wendy] Sherman, who came to Brussels to explain to us how was the first conversation with the Russians. And yesterday, we had here NATO Secretary General, Jens Stoltenberg, to do the same.
There is continuous and permanent communication and coordination with the United States. Nothing about the “EU is being taken apart”, on the contrary, we are continuing our participation through our relation to the United States and this will continue to happen in the future because we have the assurance that nothing will be agreed about European security without strong coordination and participation of the Europeans.
At the same time, we continue supporting Ukraine. We have an Advisory Mission in Ukraine, which is already contributing to strengthen the resilience in front of hybrid attacks. And we will continue doing more. We have just facilitated 30€ million to the Ukrainian Army in order to increase its logistics capacities. And we are preparing to send a mission to support Ukrainians to face cyber-attacks, which is one of the risks they will be facing.
I will continue discussing that with Foreign Ministers today.
The second point: Mali. You know the situation: Wagner’s troops are arriving to Mali. It is already something clairement avéré. Puisqu’il s’agit du Mali, de quelque chose qui touche beaucoup et qui est proche de la France, je continue à parler en français. Pour dire que le risque que la situation s’aggrave dans ce pays est évident. Nous allons suivre de près la situation et prendre les mesures adéquates. D’après les mesures qui ont pris les voisins africains de la CEDEAO, nous serons dans la même ligne. Parce que malgré tous les avertissements qu’on a faits aux autorités maliennes, nous ne voyons aucun signe de progrès du côté de ces autorités.
Pour l’instant, nos missions de formation et de conseil aux forces armées et aux forces de sécurité intérieures maliennes vont continuer, mais on a déjà suspendu l’aide budgétaire. On n’a pas suspendu l’aide au peuple malien à travers du Programme d’aide au développement. Mais l’aide budgétaire aux autorités maliennes n’a pas été déboursée suite au coup. Donc, ce sont de mesures concrètes qui ont déjà été prises. Et nous suivrons de près la situation pour savoir ce qu’il faut faire. Les ministres d’affaires étrangères vont discuter de ça aussi. Mais aujourd’hui le message du point de vue des ministres de la défense est clair : nous voulons rester engagés au Mali, nous voulons rester engagés au Sahel, nous y sommes. Mais cela ne doit pas être ou se faire à n’importe quel prix.
Et puis le troisième sujet, et là je pense que la contribution française sera très importante, c’est la sécurité dans l’espace. Comme vous savez, le mois de novembre dernier la Russie a détruit avec une fusée anti-satellite un de ces satellites. Il y en a 30,000, – en ce moment il y a 30,0000 satellites – qui tournent autour de la terre. Et évidemment, quand vous détruisez quelque chose ça produit des débris qui continuent à circuler et qui représentent un vrai danger pour les 30,000 satellites que nous avons envoyé dans l’espace. C’était une conduite absolument irresponsable qu’on a beaucoup critiqué, mais qui démontre la vulnérabilité de l’espace. C’est pour ça que nous allons lancer une stratégie européenne pour la sécurité et la défense qui devrait être finie l’année prochaine. Et cette discussion d’aujourd’hui, c’est la première qui a commencé le travail pour préparer cette stratégie. Pour ça, je remercie à la présidence française pour prendre des initiatives importantes que Madame la Ministre va vous expliquer.
Dernier point, la boussole stratégique continue son avancée. À la demande des États membres, nous avons fait quelques ajustements qui ne touchent pas le fond de la proposition. On a approfondi certains domaines, on a introduit plus de force dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération d’armes nucléaires et nous continuons à avoir l’objectif que le Conseil européen puisse approuver un document à la fois ambitieux et réaliste dans le courant du mois de mars. J’espère qu’aujourd’hui ça sera un pas décisif parce que le document amélioré et enrichi pourra être adopté par les ministres de la défense.
Merci.
Q&A
Q. Vous avez dit que là pour l’instant, la mission au Mali allait continuer. Je voulais savoir quelle est la différence entre la situation au Mali et la RCA, où actuellement la RCA est un peu remodifiée à cause de la présence de Wagner. Et au niveau de l’Ukraine, sur l’EUTM. Je voudrais savoir si on a avancé sur l’idée de créer une mission EUTM en Ukraine pour aider les Ukrainiens.
Sur la question sur l’Ukraine : oui. Sur la table des Ministres il y a une proposition pour établir une mission qui ne sera pas une mission de formation militaire, comme vous les avez vu au Mali ou en RCA, mais de formation d’haut niveau pour les officiers ukrainiens. Ça ne serait une formation de base pour les soldats. Les Ukrainiens n’ont pas besoin de ça. Ça sera pour l’éducation à haut niveau des cadres de l’armée ukrainienne. La proposition est sur la table. On a envoyé une mission en Ukraine pour analyser sur le terrain le but, la faisabilité, et j’espère qu’on pourra bientôt prendre une décision là-dessus.
Par rapport au Mali, j’ai dit qu’on a arrêté le déboursement de l’aide budgétaire. Mais que pour l’instant on va continuer avec les activités de formation et de conseil et nos missions militaires. Dans la RCA, on a suspendu cette mission d’entrainement des soldats, mais pas la mission de conseil militaire qui continue. Quelle est la différence ? En la RCA il n’y a pas eu un coup d’état, au Mali il y en a eu deux. Dans la RCA la présence de troupes Wagner est très répandue, ils sont là depuis un certain temps, de façon progressive, et on peut dire qu’en ce moment, ils contrôlent d’une façon très étendue tous les ressorts de la sécurité dans le pays, la protection des autorités, ils participent aux actions militaires, il y a des cas très clairs d’abus de droits humains. On ne peut pas continuer à former des soldats qui finalement vont être les collaborateurs dans cette situation-là. Au Mali, il y a eu deux coups d’état, et c’est pour ça que la CEDEAO a pris des sanctions mais la présence des unités Wagner de loin n’est pas aussi importante et répandue que celle dans la RCA.
I would like to know whether you draw a first balance of the dialogues with Russia, which have taken place in the last days. Is there a reason to be more optimistic now or do you see any progress? And second question, with regard to the Strategic Compass, what is the state of play with regard to the EU Rapid Deployment Force? Is there an agreement among Ministers? When do you think will these Rapid Deployment Force be effective and can work?
About the Strategic Compass – as I said before – things are going well. The consensus is being built. There are changes, but none of these changes affect the idea of a Rapid Deployment Capacity. This continues being a part of the proposal and I am fully confident that they will be, at the end, an important part of the proposal. I think that the events that we are witnessing are a big incentive to develop this kind of capacities.
When? Well, let us first wait for it to be approved politically, by the European Council in March. And, if it happens – and I hope it will happen –then we will start immediately working on the practical procedures to make it operational. From this point of view, I would be very much surprised if there are some inconveniences on at the last moment. For the time being, things are going much better than expected. From the point of view of agreement among Member States, on the need of launching this Strategic Compass, and all their proposals, including the one you made reference to.
À propos des négociations – que je pense qu’il faudrait plutôt appeler conversations ces moments entre les Russes et les États Unis. Comme je vous ai dit avant, on a été tout à fait au courant de la position américaine avant cette rencontre. Moi, personnellement, quelques heures avant j’ai eu l’opportunité d’en parler au secrétaire d’État [des États Unis, Antony] Blinken et nous avons été absolument informés à travers de la personne qui représentait les États Unis à Genève, la sous-secrétaire d’état Madame [Wendy] Sherman.
Quelle est la situation ? La situation c’est facile à décrire. D’un côté, il y a une demande Russe pour que d’une façon légale, contraignante, formelle on accepte qu’un certain nombre de pays, comme l’Ukraine, ne pourraient jamais être membres de l’OTAN. Qui dit l’Ukraine dit aussi la Finlande. Et, de l’autre côté on demande que l’OTAN retire ses effectifs militaires des pays qui sont devenus membres de l’Union européenne depuis l’effondrement de l’Union Soviétique. Il s’agit de demandes très concrètes qui reçoivent un rejet aussi très concret. Il n’est pas question. Ce n’est pas qu’on veut que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN, c’est qu’on ne veut pas qu’on dise qu’un état souverain ne peut pas prendre certaines décisions. Ça vaut pour l’Ukraine, ça vaut pour la Finlande, ça vaut pour la Suède, ça vaut pour tous les états souverains. Donc, ils vont continuer à discuter, mais je pense qu’il y a une position très clairement établie d’un côté et de l’autre. Ces demandes-là ne pourront pas être acceptées et, en ça, les européens nous partageons ce point de vue, cette attitude. Je ne peux pas vous dire plus, mais c’est déjà beaucoup.
The German Defence Minister said this morning in an interview that Nord Stream 2 should not be dragged into the issue by Russia, that we should not link projects that, in the Minister’s words are not linked to the tensions with Russia. Do you both share this view? What is your view on Nord Stream’s role at the moment?
What do you want to know about Nord Stream 2?
There is a lot of discussion in the United States about putting sanctions on Nord Stream. So, it is a big issue for the Americans, and it is a big issue for some countries in Europe. Do you think it should be on the table?
About Nord Stream II we have already said everything that can be said. This is a private investment done by a consortium of firms. Some of them – most of them – are German, but there are other firms from other Member States of the European Union. The infrastructure is finished and it is pending of the qualification of the regulator.
First, the German regulator and, after, of the European Union regulator, who will determine if this infrastructure may or may not function inside the system of a gas supply to Europe. We have many times said from the Commission side, that this is not an infrastructure that we consider a priority, because it was not contributing to the energy autonomy of Europe.
But the Commission, the European institutions cannot forbid that someone builds an infrastructure according to the rules. If it is according to the rules, we are in a free market economy. If there is nothing that is against it, people can invest their money – as someone did – in order to get a reward. If there is a positive qualification from the side of the two regulators, the infrastructure is there and it will function. If it is not, then not. And, certainly, the functioning of this infrastructure will also depend on the development of events in Ukraine and the attitude of Russia.
You cannot imagine that we are thinking on one hand about imposing sanctions, just in case, and on the other hand, to open an infrastructure. It is certainly linked to the military situation in Ukraine, it is obvious. But if everything goes well and we de-escalate and nothing happens, then it is in the hands of the regulator to decide if this infrastructure can be at work or not. And one may have different opinions about the interest for the European economy, the European strategic autonomy, the European energy supplies about this infrastructure. But we are in a political space submitted to the rule of law, and we will do what the regulators decide to do. That is why they are there.
Link to the video: https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-216560